Prendre soin de son intérieur pour rayonner à l'extérieur : la mission de votre vie avec Laura Brown

Prendre soin de son intérieur pour rayonner à l'extérieur : la mission de votre vie avec Laura Brown

Une femme cheffe d'entreprise forte et engagée. C'est ainsi que j'ai perçu Laura la première fois que je l'ai rencontrée il y a un an, lors de la conférence qu'elle organisait sur l'appropriation culturelle à l'hôtel Les Bulles de Paris. Dans cette interview, elle nous détaille sa mission de vie, mais également comment trouver la vôtre ! Comment devenir maîtresse de sa vie, illuminer son intérieur pour rayonner à l'extérieur ? Laura nous dit tout !

Laura, tu es la fondatrice de Phoenix Brain Rising, peux-tu nous dire en tes termes à quoi correspond ton activité ?

Phoenix Brain Rising est un organisme de formation et de conseil. Je travaille essentiellement avec des freelances. J'organise des ateliers et fais du coaching. J'ai également des missions opérationnelles
de conseil avec des sociétés où je les accompagne sur trois choses : Comment vendre, être visible et avoir un impact. Cela peut concerner aussi bien leur business model que leur stratégie de communication ou d'acquisition clients, que la manière de raconter leur histoire.

"Plus il y aura de femmes qui feront du cash, plus nous seront capables de rééquilibrer cet écart-là. Ça va mettre du temps, mais je préfère faire partie des gens qui essayent"

Aider les entreprises à avoir un impact, à quoi cela correspond pour toi ?

C'est avoir une mission qui est plus grande que juste vendre des vêtements ou des produits. Moi par exemple, ma mission est liée à de l'emploi. Je fais ce que je fais parce que je veux réparer des inégalités liées à l'inclusion, notamment des femmes et des personnes racisées. Pour donner un exemple, l'année dernière en France il y a eu 4 Milliards de levées de fonds dans l'écosystème des start-ups, aux alentours de 7% étaient des femmes et moins de 3% étaient des femmes noires. Plus il y aura de femmes qui feront du cash, plus nous serons capables de rééquilibrer cet écart-là. Ça va mettre du temps, mais je préfère faire partie des gens qui essayent.

On parle de la tech à tout va mais il y a de vraies problématiques d'emploi et force est de constater que j'ai 95% de mes clients qui sont des femmes et souvent elles se dirigent vers des projets engagés. Pas forcément des projets projets de providence, de dons, mais souvent des projets d'empowerment où elles essaient de faire en sorte qu'il y ait de la création d'emplois derrière.

Ces valeurs peuvent également être intéressantes à diffuser dans de grands groupes. Dans ta clientèle vises-tu également ce type de cibles ?

Oui, je suis en pleine levée de fonds depuis un mois, un mois et demi.
J'ai eu des stagiaires, freelances mais je veux maintenant embaucher, intégrer une équipe. J'ai aussi besoin d'un lieu où je peux rassembler sur le long terme des énergies et des personnes qui peuvent rayonner les unes sur les autres.

J'avais un 1er projet, Ethipop, consacré à l'accès au marché et à la communication grâce à des salons, contenus, et au digital pour les marques de mode digitale. Mais là je me concentre beaucoup plus sur le coaching/formation car ma force et ma valeur ajoutée sont là. Mais pour faire quelque chose de puissant et de digital, j'ai besoin de lever des fonds. Car ça demande d'avoir une équipe, de faire grandir des gens et ça demande de l'investissement.

"C'est l'itération constante qui t'emmène à arriver à l'excellence, à quelque chose qui te ressemble. Ma quête, c'est l'épanouissement"

Tu sais très bien où tu veux aller et ce que tu veux faire. As-tu toujours eu une vision certaine de ta vie et été convaincue que tu voulais entreprendre ?

J'ai suivi ce que je savais faire. Mes parents ont entrepris, j'ai plein de gens dans ma famille qui entreprennent. Tu ne sais juste pas forcément la route. Tu as une vision globale mais il n'y a pas de manuel. Tu arrives à certains résultats et comme tu es dans une quête permanente de l'excellence, tu vas tester des choses, regarder ce qui marche, ce qui ne marche pas, améliorer.

Je fais tout par moi-même au départ, je m'en fiche du qu'en dira t-on. Souvent au démarrage tout le monde se moque de moi parce que je ne suis pas parfaite. Mais quand tu te donnes beaucoup plus profondément, tu vois que c'est un cheminement. C'est l'itération constante qui t'emmène à arriver à l'excellence, à quelque chose qui te ressemble. Ma quête c'est l'épanouissement, la recherche constante de ce qui est mieux pour moi.

Des événements très chocs dans ma vie m'ont rappelée à l'ordre et ont servi à accélérer mon rapprochement de la ligne âme/corps/coeur.

Définirais-tu ce rappel à l'ordre comme un déclic ?

C'est ce que je croyais mais j'ai ensuite organisé une conférence où j'ai compris que ce n'était pas le cas. C'est en fait la succession de choses que tu testes, de Go/No go que tu acceptes ou refuses qui te mène quelque part. Il y a 6 ans pour moi, c'était un ras-le-bol/burn out, il y a 3 ans c'était l'envie de parler plus fortement d'engagement et de création que de mode responsable. Et il y a 9 mois c'était la mort de mon frère et de sa mère. C'est comme si tu marchais en zig-zag et quand tu franchis la ligne rouge, c'est un gros coup de pied qui te ramène au milieu. Les épreuves de la vie c'est un peu ça. A chaque fois tu te dis je m'arrête ou je continue ? Et à chaque fois que j'ai voulu m'arrêter, quelque chose m'a ramenée. Soit une cliente qui m'a fait confiance ou des gens que j'ai accompagnés qui m'ont dit "j'ai besoin de toi". Au final, peu importe ce que tu fais le plus important c'est de s'écouter.

Tu prônes beaucoup l'action, est-ce ta philosophie que chacun soit responsable de sa vie et que c'est à nous de faire changer les choses qui nous déplaisent ?

Tu ne peux pas avancer sans faire les choses.

Le meilleur moyen de prouver c'est faire et montrer. Quand je suis dans l'action, à chaque fois il se passe quelque chose d'extraordinaire ! L'action est le meilleur moyen d'éliminer tout regret, toute peur ou rumination mentale. Quand j'agis je suis transportée, je ne dis pas que c'est confortable ou facile, mais au moins j'avance. L'action c'est la matérialisation de ma volonté !

Sur la base de quels critères sélectionnes-tu les personnes que tu formes ?

J'observe s'ils ont une culture de l'effort, n'ont pas peur de mettre les mains dans le cambouis à 400%. Je regarde ceux qui ont déjà fait les choses, n'ont pas peur de faire et qui ont le goût du risque.

C'est une forme d'engagement au final. On pense souvent qu'être engagé c'est faire un don, mais c'est plutôt à quel point tu te donnes dans les missions que tu fais. Pour ceux qui travaillent avec moi, je ne dis pas qu'ils doivent avoir le même niveau d'engagement et d'ambition pour mon projet, c'est impossible. Mais dans l'exécution il faut qu'ils bossent !

Tu tiens une chaîne Youtube qui s'appelle Only Woke. Est-elle rattachée à Phoenix et qu'est-ce qui t'as poussée à la créer?

Pour Phoenix, il me fallait un média où je puisse m'exprimer car je ne veux pas attendre que l'on me donne la parole.
Je veux maîtriser ma narrative. Mais seules les personnes "woke" pourront se brancher sur ce média.

Youtube pour moi c'est un nouveau mode de média qui a permis le développement d'acteurs comme Clique, Brut, Konbini. Mais il manque encore des choses.
Je crée des solutions à partir de problèmes que j'ai observés. Only woke c'est donc une prise de parole pour des sujets qui ne sont pas assez abordés.

Il faut toujours des gens qui prennent des risques. Il faut que quelqu'un ait du courage. C'est-à-dire quelqu'un qui ait de l'amour pour plus grand que soi, et qui dépasse ses peurs pour aller là où personne ne veut aller.

Par exemple dans le cadre entrepreneurial, Il y a peu d'accélérateurs où il y a des femmes à la tête. Ce sont majoritairement des hommes. Or les accélérateurs sont les nouvelles écoles qui apprennent aux gens à entreprendre leur vie peu importe le format. Il faut donc plusieurs modèles, on ne peut pas répliquer les mêmes schémas que l'école conventionnelle.
Les femmes ont besoin de femmes, et les femmes racisées ont besoin de femmes racisées à la tête de structures !

Les femmes noires manquent de représentation dans les médias, mais également dans le cadre entrepreneurial. As-tu déjà été confrontée à cette problématique ?

La 1ère fois que j'ai pitché c'était pour Ethipop afin d'intégrer un accélérateur. Je me suis retrouvée devant un panel d'hommes blancs, ce qui n'est pas grave en soi. En revanche, ce qui est gênant c'est qu'ils ne te comprennent pas toujours. Mon projet à l'époque c'était de l'accès au marché et de la communication et même ça ils ne l'ont pas compris. Pourtant à l'époque pour des projets similaires d'autres start-ups ont réussi à lever des fonds.

Face à cela, il est tentant de se travestir plutôt que de rester soi-même et de s'affirmer, afin de tirer les bénéfices dont on a besoin sur le moment ...

Être soi demande du courage. Moi j'essaie au mieux de ne pas tricher avec ma personnalité et je veux que ça reste ma réputation.
Chaque personne doit porter sa voix. C'est un point sur lequel je veux insister ! Je pratique l'intégrité radicale qui est plus forte que l'authenticité. C'est mon Credo.

Tu t'es trouvée, tu connais ta mission et tu as une vision. Quel est le processus pour les personnes qui cherchent qui elles sont et ce pour quoi elles sont nées ?

D'abord faire son IKIGAI. Trouver sa raison d'être au quotidien. Quand tu travailles sur l'intérieur, ça rayonne vers l'extérieur et les gens qui sont dans la ligne de ta mission sont attirés vers toi.

Ensuite s'aimer. J'ai eu à traverser des phases de stress parce que je ne m'aimais pas suffisamment et donc je n'avais pas toujours confiance en moi. Je réserve tous les jours 3 heures rien que pour moi, je me donne de l'amour.

Quand je mets ma crème et que je me regarde dans le miroir, je nourris mon cœur, quand je vais courir je nourris mon corps et quand je lis je nourris mon esprit.

Quelle est ta vision pour Phoenix dans 10 ans ?

Un bureau aux Etats-Unis, pour moi on peut dire ce qu'on veut mais ils sont en avance. Un bureau en Afrique, un accélérateur en France. Je ressens qu'il y a le besoin d'un lieu qui rassemble des énergies où on voit les choses différemment.

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